14 février 2025
3 figures de l’histoire noire qui inspirent les technopédagogues
En hommage au Mois de l’histoire des Noirs, nous mettons en lumière trois personnalités influentes et explorons comment leur clairvoyance peut nous guider vers des formations en ligne plus pertinentes pour un public culturellement diversifié.
La diversité est plus subtile qu’on ne le pense, et en tant que professionnel.les de la formation, nous contribuons à la conversation collective sur l’inclusion et la représentation. Nous utilisons la narration, l’interactivité et la pédagogie pour engager et guider les personnes en apprentissage vers de nouvelles façons de faire ou de percevoir le monde. L’apprentissage fait partie intégrante de nos vies et nous évoluons constamment grâce à de différentes influences : les médias, la famille, le travail, les ami.es, et bien plus encore. Mais écoutons-nous une véritable diversité de voix, ou restons-nous figés sur une seule perspective? Nous parlons de diversité, d’inclusion et de représentation, nous les prônons, mais percevons-nous vraiment notre rôle dans cette dynamique? Ce Mois de l’histoire des Noirs est l’occasion idéale de réfléchir à ces questions et de nous inspirer de trois figures marquantes qui nous montrent comment favoriser un sentiment d’appartenance à travers nos formations en ligne.
1. La narration : Détecter le récit occidental avec Latoya Belfon
La diversité culturelle est un défi subtil. Souvent considérée comme un aspect à améliorer, nous remettons sans cesse à plus tard nos efforts pour une meilleure inclusion, projet après projet. Où perdons-nous le fil? Latoya Belfon, militante pour une littérature et une éducation débarrassées des biais, peut nous apporter un éclairage. Nommée parmi les 100 femmes noires à suivre au Canada en 2023, elle nous rappelle le pouvoir inestimable du récit. Cependant, le récit occidental peut parfois être très restreint. Par exemple, nous racontons souvent l’histoire du héros : un jeune individu, souvent masculin, qui résout un problème, en tire des leçons et en ressort transformé. C’est une perspective très occidentale. Si vous utilisez des scénarios ou des études de cas dans vos formations, pourquoi ne pas envisager un protagoniste collectif, où plusieurs individus contribuent ensemble à la résolution du problème? Cette approche permet non seulement de représenter différentes cultures et groupes d’âge, mais aussi de s’éloigner d’un récit trop individualiste.
2. Les personnages : Comprendre les points de vue avec Regine Laurent
Dans la plupart des formations, nous utilisons des personnages pour créer un lien avec notre publique et y insuffler des valeurs. Souvent sans nous en rendre compte, ces personnages peuvent véhiculer des archétypes stéréotypés. Regine Laurent, militante pour la jeunesse au Québec, observe chaque jour combien nos valeurs influencent nos décisions et nos jugements. Dans son travail en protection de l’enfance, elle souligne que les enfants noirs sont surreprésentés dans les dossiers, constituant 30 % des cas. Elle explique que cette situation est largement due à une incompréhension et une mauvaise interprétation des familles immigrantes, ce qui illustre à quel point les différentes perceptions peuvent créer de la confusion. Comment transposer cette leçon dans nos formations en ligne? Lorsque nous concevons du contenu, prenons conscience de notre propre filtre culturel et évitons d’imposer une vision du monde unique. Par exemple, représenter une femme noire dans un rôle de leadership est une avancée positive, mais au lieu de la cantonner à l’image clichée de la « leader » forte et décisive, pourquoi ne pas lui donner une personnalité plus nuancée, reflétant un plus large éventail d’expériences humaines?
3. La représentation : Posez-vous simplement la question avec Malik Shaheed
L’un des réflexes pour rendre un contenu plus inclusif est d’y intégrer des personnes d’horizons variés. Mais le faisons-nous vraiment? Malik Shaheed, animateur télé, pilier du hip-hop et commissaire scolaire, pose une question simple : « Que faites-vous pour aider la jeunesse noire? ». Ayant grandi à La Petite-Bourgogne, il a bénéficié d’un fort soutien communautaire qui lui a permis de relever les nombreux défis de son parcours. Aujourd’hui, il milite pour l’inclusion des jeunes noirs dans les écoles. Son ton direct tranche avec l’approche parfois trop prudente autour de la diversité. Suivons son exemple et posons-nous les bonnes questions : les minorités visibles sont-elles bien représentées dans nos formations? Nos narrateurs ont-ils des accents variés? Les personnages occupent-ils des postes divers et variés? Une représentation authentique permet non seulement de toucher un public plus large, mais aussi d’offrir une vision du monde plus riche et plus inclusive.
Le Mois de l’histoire des Noirs nous rappelle qu’en tant que professionnel.les de la formation en ligne, notre mission est de toucher tous nos personnes en apprentissage. Il nous invite aussi à reconnaître que la création d’un contenu pertinent est un art subtil, souvent influencé inconsciemment par nos biais et nos valeurs. Laissons-nous inspirer par ces figures emblématiques pour jouer pleinement notre rôle dans le grand dialogue sur l’équité et l’inclusion.